POSTULAT : L’atteinte de l’excellence opérationnelle est conditionnée par la capacité initiale des parties prenantes à réagir, analyser, modéliser et concevoir l’outil industriel. Celui-ci se doit d’être le plus profitable possible, le plus tôt possible, dès la faisabilité.
Un processus de conception est une somme d’activités créatrices. Partant des besoins exprimés et des connaissances de l’existant, elles aboutissent à la définition d’un produit industriellement réalisable. Lorsqu’un produit sort d’un bureau d’étude, 75% de son coût est prédéterminé. Aussi, 70% des coûts de non-qualité seraient dus à une mauvaise conception se traduisant par différentes pertes de fonctionnalité.
Cette vision chiffrée est facilement perceptible lorsque l’objet technique conçu est un objet manufacturé, produit par un outil industriel. Elle devient moins évidente lorsque l’objet étudié est l’outil industriel lui-même. Les projets de construction ou d’aménagements industriels sont souvent pilotés dans l’urgence, de façon isolée et sans garantir l’alignement avec les enjeux stratégiques de l’organisation. Les fondements de la compétitivité sont donc définis au stade préliminaire de construction.
Par conséquent, la difficulté réside dans la complexité de l’outil industriel étudié. Il est impossible d’avoir une compréhension claire de l’ensemble des mécanismes qui le constituent. De ce fait, nous concevons en raisonnant par la contrainte sans avoir une vision complète du champ des possibles, par une succession de raccourcis. Est-il alors possible de disposer d’un outil méthodique et exhaustif capable de proposer un optimum de profitabilité* ?
*Définition INSEE de la profitabilité : Rapport entre le profit et la production. Le taux de profitabilité rapporte le résultat net comptable d’affaires hors taxes (RNC/CAHT).
Cette vision est juste dans une approche comptable mais semble inadaptée dans un contexte industriel qui désire intégrer une posture « usine 4.0 ».
Selon le référentiel AIF (Alliance Industrie du Futur), cette usine se doit d’être bienveillante envers ses collaborateurs, respectueuse de l’environnement, flexible vis-à-vis de ses consommateurs…
Ainsi, produire ni trop, ni trop peu, au meilleur coût avec un optimum de ressources, un minimum d’impacts, en faisant bénéficier les collaborateurs pourrait être une définition moderne de la profitabilité.
Derrière ces enjeux se cachent 5 principaux acteurs (appelés clients), porteurs à la fois de contributions (ce qu’ils apportent) et d’exigences (ce qu’ils attendent). Le tableau ci-dessous en propose une synthèse non exhaustive.
CLIENT | APPORTE | ATTEND |
Actionnaire | Vision, €, ressources, risques | Profit, pérennité |
Consommateur | Besoin, €, changement | Service / Produit (fonction QCD), |
Collaborateur | Compétences, temps | €, Epanouissement, pérennité |
Collectivité | Contexte économique et social, règles | Développement économique, rayonnement local |
Environnement | Ressources naturelles | Une exploitation raisonnée, écoresponsable |
Julien De PIERO